Une pluie de mots
Lisa au bord du bassin
Comme on ouvre son cœur à un journal intime, quand on est enfant, j'ouvre ce blog pensant pouvoir poser certains mots/maux. Comme un exercice sur moi même qui me permettrait d'avancer dans ce monde pas toujours très net...(vilain jeu de mots..). Comme tous les mardis matin, je suis seule dans cette grande maison froide...Celle ci n'a pas encore pu se réchauffer de ces longs mois d'hiver. Nous sommes déjà en mai mais mais ...il pleut.Comme chaque mardi matin, ma partie raisonnable avait établie une longue liste de choses à faire et ranger et comme de nombreux mardis matin, je papillonne, profitant de ces instants de calme et de sérénité, devant ma tasse de thé fumante. Dans quelques minutes, j'irai d'un pas décidé et surtout humide vers l'école de la petite dernière...Elle me sautera au cou parce que c'est tellement bien une maman qui ne travaille pas le mardi et nous irons rejoindre son papa dans notre lieu de rendez vous habituel, un certain "restaurant" suédois...qui nous propose contre quelques euros un petit plat bio pour notre fifille et une assiette de légumes par trop mauvaise pour nous.
Je regarde d'un mauvais œil la quantité de travaux que nous devrons encore effectuer dans notre bastide...Et pourtant, cela est bien clair entre nous..J'ai lui ai fait du chantage mais j'ai trop besoin que nous avancions pour avancer...La reprise à plein temps en septembre contre une promesse de cuisine achevée..Une manière de se botter les fesses plutôt qu'un chantage alors..pourrons nous dire.. Ce n'est même pas lui qui m'a demandé de reprendre..De toutes façons, il aurait suivi ma décision de mi-temps sans souci, malgré les problèmes financiers qui ne découlent.
Je ne pourrais plus papillonner les mardis et jeudis matin...Peut-être serai-je plus efficace le reste du temps ?
Je n'arrive toujours pas à comprendre vraiment les raisons de cette décision..M'impliquer de tout mon cœur et toute mon âme dans ce métier qui me demande tellement d'énergie pour pouvoir enfin me dire que j'ai vraiment besoin de faire autre chose ou bien que c'est cela qui m'épanouit. Ces larmes versées, hier soir, par la fatigue accumulée de la journée tout en savourant le fait que je n'y retournerai que vendredi...Ces journées pendant lesquelles je voudrais pouvoir trouver d'autres alternatives que celles de crier, punir, parfois être injuste...je sais que ces journées comportent aussi des moments de tendresse, de partage et de joie mais le soir, quand je me retrouve face à moi même, ce ne sont pas ces moments là que je retiens...Et puis, il ne me reste si peu d'énergie pour ceux que j'aime...si peu de patience et tellement envie de me retrouver seule face à ce bouquin que je n'arrive pas à terminer. Une confusion réelle entre les centaines de "maîtresse" entendues pendant la journée et les quelques dizaines de "maman" qui ne sont plus que des gouttes d'eau au bord d'un vase déjà bien plein.