A Sept...

    

Ses filles étaient arrivées par le train, un train qui les menait de la grande ville, la capitale, une vie capitonnée, en appartement vers le sud, le soleil, les vacances et les baignades..Je crois qu'elle avait attendu ce moment depuis des semaines et je crois que lui aussi...De mon côté, j'étais heureuse, mais égoistement, je savais ce qu'impliquait cette vie à sept qui durait quelques semaines en été...Mathias et Lisa étaient encore chez leur papa, jusqu'à ce soir, et je savais qu'après ce serait le début des festivités pour les enfants...festivités que je ne vois pas toujours d'un oeil patient parce que j'ai grandi et j'ai oublié...Je les regarde et je les envie, de leur insouciance et de leur nonchalence..De cette façon qu'ils ont aussi de s'ennuyer..Je réalise que, malheureusement, je ne sais plus faire..Je réalise que les contraintes envahissent ma tête et je dois faire des efforts de concentration pour les chasser...Je pense en me levant à ce que je vais devoir faire à  manger, à ce que je vais devoir emmener pour ce voyage, aux travaux qu'ils restent à finir et aux conflits des enfants dans lesquels je vais tenter d'intervenir le moins possible. Je pense à cet homme que j'aime qui disait hier  que son bonheur passait par le mien  alors que je voudrais qu'il trouve des satisfactions et des bonheurs personnels dans ce que nous vivons quotidiennement..tout cela est peut-être prétentieux de ma part..J'attends peut-être beaucoup de moi..
Bon aujourd'hui, je vais tenter, malgré les cris des enfants et les coups de marteau, de me couler dans cette nonchalence estivale et de me laisser bercer, encore un peu, par le chant de ces courageuses cigales...